Accueil Société L’Afraht 64 soutient des projets de santé: Mieux vaut traiter que sanctionner !

L’Afraht 64 soutient des projets de santé: Mieux vaut traiter que sanctionner !

L’addictologie ne se traite pas comme la délinquance, mais bel et bien comme toute autre maladie chronique. D’où une stratégie d’accompagnement, partant de Gafsa, est fort recommandée.


A l’initiative de son président Mohamed Ferchichi, l’Afraht 64, Association franco-tunisienne, n’a cessé de venir en aide au pays post-révolution. Depuis, elle n’a jamais lésiné sur les moyens, à même de jeter les bases d’un vrai partenariat multisectoriel et des relations de jumelage avec certaines régions, dont notamment Testour, au Nord-Ouest, et Gafsa, au Sud-Ouest. Cette dernière en avait bel et bien tiré profit. Et pas mal de fois, elle est gratifiée de convois d’aides en matériels de santé. En juillet 2021, en pleine crise sanitaire sans précédent, des concentrateurs d’oxygène, des oxymètres et des masques réutilisables furent, alors, acheminés à l’hôpital de Gafsa. Un nouveau convoi de 5 tonnes de matériels est prévu, d’ici à la fin de l’année, voire au début 2023.

Stratégie nationale en matière d’addictologie

Et ce n’est pas tout. D’autres projets d’appui au système de santé local sont aussi en gestation. D’autant plus que des concertations multipartites sont, déjà, en cours pour établir un plan triennal de coopération Gafsa-Pau (France), en vertu de quoi, les projets engagés entre ces deux régions, notamment en matière d’addictologie, seront relancés. En cause, les partenaires français étaient, du 31 mai au 2 juin dernier, à Gafsa pour faire une dernière mise au point. Trois jours durant, ils ont, d’ailleurs, multiplié les rencontres avec nos responsables sanitaires, aussi bien locaux que régionaux. Tout s’est déroulé sous l’égide de l’Afraht. Et ça commença par la cheffe du comité de suivi à la direction régionale de la santé de Gafsa, Dr Wided Zayani, qui avait remis en question la consommation des stupéfiants et les comportements à risque qui en découlent. Il a été précisé qu’il existe bien des demandes de soins addictologiques et de sevrage, mais par manque de spécialistes et l’étendue du territoire, la réponse demeure en deçà des attentes, voire insignifiante. Et bien qu’il y ait une stratégie d’addictologie nationale à vocation préventive, sa concrétisation reste, selon Dr Zayani, « floue et paresseuse ». Pire, elle revêt un aspect répressif. Aussi, notre politique de traitement en la matière semble plutôt judiciaire que sanitaire. Soit, vaut bien mieux traiter que sanctionner !

L’addiction, une maladie chronique

Il faut dire, ici, que l’addictologie ne se traite pas comme la délinquance, mais bel et bien comme toute autre maladie chronique. Le Pr Hajer Skhiri, directrice de l’Institut national de santé publique (Insp), et son collègue Nabil Ben Salah, membre de la Société tunisienne d’addictologie, ont identifié deux obstacles à l’avancement de cette stratégie. Un d’ordre législatif dû à la non-reconnaissance de l’addiction comme maladie chronique. L’autre lié au manque de données épidémiologiques qui fait que les initiatives mises en place sont d’une efficacité limitée. Car, « c’est en ayant des données statistiques que l’on peut sensibiliser les décideurs sur un tel phénomène », indique le Pr  Skhiri. Elle recommande l’adoption d’une nouvelle stratégie d’accompagnement, en partant de Gafsa et qui soit basée sur la prévention, l’organisation de consultations addictologiques, la formation et la création d’un centre méthadone.

Soutien manifeste

Par ailleurs, Mme Skhiri et M Ben Salah  ont exprimé leur soutien au projet de lutte anti-toxicomanie et l’usage nocif des drogues qui sera initié à Gafsa dans le cadre du partenariat avec l’hôpital de Pau et l’Afraht 64. Ce projet a eu aussi le soutien de l’ambassade de France à Tunis. Sa chargée de mission de coopération, Mme Manon Jacquemin, persiste et signe.

De leur côté, les représentants des comités de partenariat Gafsa-Pau se sont mis d’accord pour mettre en place un plan d’action pour réduire ce fléau sanitaire et social. Ce plan devrait s‘inscrire dans la stratégie nationale d’addictologie, avec en toile de fond prévention et appui aux structures de soins concernées. Et les partenaires ont visé plus loin : concevoir une cartographie locale (gouvernorat de Gafsa) des acteurs sanitaires, associatifs et du médico-social en addictologie, ainsi qu’une étude descriptive des données socio-démographiques et épidémiologiques en relation avec l’usage nocif des drogues dans la région de Gafsa. D’autres axes de coopération sont en phase de concertation, renforcement de l’hôpital de Gafsa en matériels et échange d’expériences dans le domaine de la réanimation et la cancérologie. Donc, à l’Afraht 64 d’en faire le suivi et mener les choses à terme.

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